{RED PANDA}

Dimanche 28 novembre 2010 à 15:43




Chaque fois que j'y crois un peu et que je passe en phase maniaque, je me fais encore plus mal que la fois précédente. J'en ai marre. A quoi bon y croire encore. Je suis poursuivie... par l'échec... Rien ne me réussit... appartenant à la société... Je ne suis pas faite pour la société. Un bipolaire ne peut pas s'intégrer dans la société. Parce qu'il détruit tout. Les objets, les gens, lui-même. Et ça n'est pas toléré.

Allez vous faire foutre, y'a pas besoin d'un diplôme pour vivre avec des chèvres dans la montagne. Y'a pas besoin d'un diplôme pour inspirer de l'air et en expirer. Je voudrais vivre en autarcie.

J'en ai marre. Je sais que Guillaume ne pourra pas vivre dans la montagne à élever des chèves (enfin, techniquement si) mais j'essaie de faire abstraction de ces contraintes pour pouvoir m'exprimer convenablement. Ça fait un moment de toute manière, il me semble. Je ne sais plus. J'essaie de ne plus être f(x).

De toute façon tout me semble si loin. Ma musique. Mes sms. Mes études. Mes amis. Tout ce qu'on me dit. Ce blog, aussi.

Non, autour de moi il n'y a rien. Le silence. Comme quand on plonge la tête dans une baignoire. Ou une piscine. Une cuvette de toilettes. Comme quand on s'évanouit. Comme quand on meurt. Comme quand on meurt seul. Parce que les autres sont loins. En tous cas je me dis que je dois être exactement dans le même état que quelqu'un qui se scarifie. Je le ferais bien, s'il n'y avait pas de cicatrices. Parce qu'être dardée de traits c'est hyper moche. Mais j'ai toujours trouvé que le sang avait une jolie couleur... Prise de sang... Enceinte.

Mon nouveau AKG 430 me nique les oreilles à mort. Peut-être qu'il n'est pas fait pour qu'on l'aie perpétuellement sur les oreilles. En tous cas qu'est-ce que j'ai mal au haut des oreilles, il serre trop. Et puis le son n'est pas exceptionnel. La prochaine fois je m'achèterai un vrai casque, pas un tout petit. Et puis  ce gris fait camelote fragile.

Rater. Pas bac. Madeleine trou de souris. Haut dans la montagne. Loin. Pas Sylvie Roux. Déchet. = Madeleine. Grain de sable. Poussière. Tu es né poussière, tu mourras poussière.

Jeudi 25 novembre 2010 à 20:33

24/11/10   9h


J'ai rêvé que j'avançais sur un mince chemin de carrelage, garni d'eau et de savon. A ma droite, un mur/une pente avec le même carrelage. A ma gauche, des eaux noires comme le charbon, et tièdes. Accueillantes. Et surtout, inévitables. Le chemin se rétrecissait petit à petit alors que j'avançais en spirale. La pente prenait de plus en plus de place mais je me disais que je ne devais pas aller dans l'eau -- sans la moindre inquiétude toutefois. Il faisait très sombre. Je voyais d'autres chemins de carrelage au loin. Je me disais que si je tenais bon, après un dédale je pourrais prendre un de ces chemins. Si je gardais mon équilibre.

Avant le carrelage, j'avais avancé sur un chemin en lattes de bois. J'avais la place d'avancer mais pas trop quand même. Genre 1m de largeur. Et il n'y avait rien d'autre autour. Du noir, le noir le plus pur que j'aie jamais vu. Juste le chemin importait. Il faisait sombre aussi, mais un peu moins.

L'eau, c'était la mort. Douce et sombre.

Combien de temps est-ce que je tiendrai face à ces troubles bipolaires ? L'intensité de mes crises monte en crescendo.

Il faut qu'ils comprennent. A quel point ils m'ont fait de mal. Le monde devra payer pour ce qu'il m'a fait.

Mercredi 17 novembre 2010 à 19:22

Je suis bipolaire. Avant, on apellait ça "maniaco-dépressif" parce que la personne alterne les phases où tout va mal et les phases où tout va bien. 

Je voudrais me rendre compte d'à quel point mon esprit est marqué. Alors j'écris. Parce que dans la vraie vie je fais semblant d'être une autre, quelqu'un de normal, parce que c'est ce que l'on m'a appris depuis mon enfance. Qu'il fallait être normal, alors j'obéis à la société. Dans un sens, c'est plus pratique. Les autres ne se rendent compte de rien.

Mais est-ce que j'ai alors vaincu cette pathologie, je ne crois pas non. Très souvent, j'ai des images très puissantes qui me viennent en tête. Par exemple, tout à l'heure en rentrant du lycée, le bus était totalement bondé. Une fille s'est posée contre mon siège, et là j'ai eu envie de la pousser de toutes mes forces. J'en mourrais d'envie, mon corps entier criait pour que ça arrive. Mais à force de l'imaginer me demander "qu'est-ce que tu viens de faire, là ?" j'ai fini par réussir à ne pas le faire.

C'est plus que des pulsions. Ce sont des besoins vitaux. C'est vrai que je n'ai aucune conscience du monde extérieur. Ou même de moi-même tout court. J'ai du mal à me dire que ma vie est réelle. Ça a toujours été comme ça. Cela explique le fait que parfois je passe une éternité sans adresser la parole à mes amis, alors que je les adore toujours. Je vis dans l'instantané. Le futur dans trois mois est aussi concret pour moi que celui dans 10 ans. C'est pareil. Il n'existe pas. Puisque c'est le futur....De toute manière, le temps n'existe pas. Qui serait capable d'exister ce qu'est le présent ? Peut-on compter comme présent quelque chose que j'ai fait il y a une seconde ? Bon, par contre le passé c'est facile, c'est ce qui s'est déjà produit. Enfin, après on peut reprendre la question précédente en se demandant si c'est le passé, cette action faite il y a une seconde.

Je crois que c'est pour ça que je n'ai aucune conscience de la réalité. La seule et unique chose qui me guide dans la vie c'est mes sentiments. En réfléchissant, pour que ça ait l'air naturel de choisir telle ou telle chose. Je me demande si le fait que je sois "intelligente" est dû au fait que je vis perpétuellement une vie que je n'approuve pas totalement ? Le problème c'est qu'après si je faisais tout ce que je voulais je ne pourrais pas faire partie de la société. Comme je ne sais plus quel mouvement qu'on a vu en philosophie. Admettre cela est-il également une preuve d'intelligence ? Dans un sens, je ne fais qu'admettre mon destin.

Remarque, une preuve de mon inconscience du monde extérieur c'est que je ne réponds qu'à un sms sur 10. Je le reçois, je le lis. Mais je ne répondrai pas, même si je pense une réponse. Parce que c'est un téléphone ? Je crois que c'est une conséquence de mon aversion pour les NTIC. Pourquoi ? Parce que ça me bouffe la vie. Par exemple, actuellement je devrais être en train de m'arracher des poils en vue de mon cours de sport à la piscine vendredi, pour faire semblant de faire partie du courant hygiéniste. 

D'ailleurs j'ai compris il y a peu pourquoi j'aimais le hardcore : c'est représentatif du chaos et de la violence dans ma tête quand je suis en phase dépressive. Parce qu'un morceau de hardcore suit à peu près toujours le même schéma particulier (en tous cas dans ce que j'écoute) : au début, c'est plutôt calme. Souvent il y a des espèces de phrases qui sont prononcées et que je ne cherche pas trop à comprendre. Puis ça s'arrête. Et ça recommence. Ces étapes peuvent se répéter encore, et puis là on assiste à un crescendo. Comme, quelque chose qui sort des entrailles. De plus en plus violent et là le morceau a commencé pour de bon. Entrecoupés de petits passages de "colère contenue" pour revenir encore plus fort ensuite. Non, le hardcore c'est vraiment ce qui se passe dans ma tête quand je fais des crises. C'est ce que j'aime dans le hardcore. C'est que c'est double face. Comme moi.

Mais j'ai des chansons de quand je vais bien aussi. Mais c'est particulier. J'ai lu quelque part que les bipolaire tiraient leurs énergies positives et négatives exactement du même endroit, de la même cause. Et je dois avouer que c'est vrai. Tout part de la rage que je ressens envers les autres. Parfois ça me donne envie de me battre. Parfois ça me donne envie d'attendre qu'on me donne le coup final. Ça dépend de ce que je vis...

Ha oui tiens. Les idées suicidaires. Je vois ce que les gens veulent dire quand il disent que le risque est le plus élevé au moment des crises. C'est pas que je voulais mourir. C'est que je voulais en finir avec cette souffrance. Techniquement dans la mort on souffre moins. Mais on est mort. Je vous dis ça en étant plus ou moins lucide actuellement, mais je ne sais pas si avant-hier soir, en larmes dans mon lit je me serais tenue exactement du même côté. Je n'aurais pensé qu'à abréger tout ça. C'est dingue.

Et la chose qui m'a "repêchée" est le DDR. Je me suis mise à écouter mes chansons de DDR que j'aime le plus, et là, miraculeusement, contrairement à Pokémon, contrairement à mon blog, aux pandas roux, à ma peluche d'anniversaire, ma famille et le fromage, là, ça m'a atteint. En ce moment présent. Où la seule chose dont j'avais envie c'était d'abattre les murs de ma chambre. De défoncer ma porte. De briser ma fenêtre. Et puis de mettre le feu à ma maison, et de m'en aller très loin. Ou alors de mourir de faim. Ou de n'importe quoi d'autre.

Le DDR, c'est pour ça que je vis. Enfin, c'est de là que vient mon énergie. Parce que je deviens vraiment pas mauvaise, alors du coup je suis contente quand j'y joue. Et que j'ai une bonne note. Et puis, ce jeu, c'est juste une question d'entraînement et de volonté. Et puis quand je ne joue pas à StepMania je joue à Guitar Hero ou Tap Tap Revenge. Du coup ça me fait un entraînement x3 parce que le principe est à peu près le même dans les trois. Enfin, ce sont des jeux de musique quoi. De rythme.

Je tiens à préciser que Guillaume est supérieur au DDR. Même si je me verrais mal choisir entre les deux.... Avant-hier je voulais nettement plus voir mon petit ami. Mais il est vrai que sans DDR j'ai moins d'énergie. C'est mon vecteur énergétique. Ça doit pas se dire, mais moi ça me fait penser à un vecteur. Le vecteur DDR. D'origine Madeleine. Et de longueur infinie. Vers l'infini et l'au-delà. Vole petit oiseau.


http://panda-roux.cowblog.fr/images/ibelieveicanflybygreenxind2w2oa0.jpg

Tout est possible avec le DDR. Tout n'est rien qu'une question d'entraînement. Et non pas de sélection naturelle.

Tout est possible.

Dimanche 14 novembre 2010 à 0:17

12 novembre 2010, 16h22 

Je me sens toute engourdie. Comme si mes sinus me chatouillaient quand je respirais, je crois... J'ai l'impression que mon cerveau se ratatine sur lui-même et ça me chatouille. Je n'ai pas mangé ce midi. Et je n'ai pas bu de la journée (et je crois que ça n'était pas mieux hier... Ah si, j'ai bu une soupe aux légumes, j'ai eu l'impression de boire le bonheur. Boire des légumes m'a mis de bonne humeur, je deviens vraiment grave.). Je veux du jus d'orange. Mais surtout pas d'eau parce que celle du frigo est glacée. Je n'ai aucune force. Ceci est mon écriture la plus moche, heureusement que je vais dormir en japonais. Ho, si je dormais vraiment. Ce serait chouette. De toute façon je deviens vraiment nule en japonais. Je ne connais aucun verbe à part "être" presque, alors tu parles. Ce matin je suis allée à Lille à pied. De chez moi au métro. Mais je n'ai pas la moindre idée de combien de temps ça a mis. Je suis passée devant chez Guillaume et en regardant sa fenêtre je me suis sentie heureuse. Mais il n'était pas là. Il éatait en cours, il était 9h30. Guillaume. Alors j'ai marché jusqu'au métro, j'ai continué, sans prendre de bus parce que sinon je serais arrivée au Furet avant que ça ouvre. Alors, je m'aérais les poumons. J'ai l'impression d'être forcée à tout ça par un truc dans ma tête qui me dit "ça, c'est bon !" Genre : légumes, poissons, fruits, marcher, pas manger, manger une salade au lieu d'un sandwich à midi, manger que la moitié d'un repas, baisser le volume de ma musique voire ne plus l'écouter, me retenir de tousser en cours.

 Et puis il y a les interdits. Fromages qui puent : gras et donnent une haleine de chacal. Viande rouge : fait grossir. Poulet : pue / marre de cette répétition. Je me mets sur le dossier de ma chaise et je vois flou. J'ai l'impression d'être sur le point de faire un malaise. Mais j'écris, je m'accroche, je ne sais pas contre quoi. C'est comme hier en lisant d'autres articles sur les troubles maniaco-dépressifs. J'avais l'impression de lutter. J'ai des instants de lucidité où les autres me semblent plus réels que les autres matins. C'est quand je me rends compte que je me sens mieux avec, qu'ils me sont utiles à êre heureuse. Je me sens mieux qu'au début. Je ne suis pas épilée, poilue comme un mamouth. Un éléphant ça trompe énormément. Et voici oui-oui, oui-oui, avec son beau taxi... Et vas-y oui-oui, oui-oui, il a plein d'amis.... Babar. Pingu. Tom et cheetah. Maintenant j'ai la musique de oui-oui dans la tête. Je marque tout ce qui me passe par l'esprit. Je fais une expérience, on va voir ce que ça donne. Demain c'est la journée de la gentillesse, je vais essayer d'être gentille. J'ai tout le temps enviede tousser, je n'ai qu'une narine qui marche parce que j'ai une malformation du nez. Youpi. Oui-oui. Babar. Le roi des éléphants. Pingu.

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